Photographe mulhousienne multicartes, photojournaliste, auteur photographe, j’œuvre depuis vingt ans dans le domaine de la photographie d’actualité, de communication, de tourisme, d’art, d’architecture, de paysage, de rue… autant de domaines dans lesquels je m’épanouis.
Fin février, la plus grande crise sanitaire mondiale nous a touchés nous, chez nous, à Mulhouse. La question ne se pose pas quant au devoir d’informer et d’immortaliser cette page de l’histoire. Ça coule de source, j’y vais !
Lorsqu’on a la chance de travailler dans le monde de l’information, c’est viscéral, et on ressent comme une nécessité de partager avec le public ce qu’il se passe, dans leur propre ville, alors qu’eux sont confinés. Nous sommes leurs yeux et leurs oreilles en cette période difficile. Coupés de tout, nous sommes leur seul lien avec l’extérieur.
Mais dans mon cas, en tant qu’ indépendante, dans ce type de situation, tu te retrouves bien seule !
Seule livrée à moi-même, seule à prendre les décisions et seule plus que jamais pour trouver les infos. Pas de rédaction qui t’assure, pas de rédacteur qui t’oriente, à toi de juger ce qu’il est bon de photographier ou non.
Alors c’est parti !!!
Je n’ai aucune directive, c’est à moi d’établir mon planning et de mesurer les risques. Parce qu’évidemment en tant qu’auteur photographe, s’il m’arrive quoi que ce soit, c’est pour ma poire.
Au départ ça me paraît si surréaliste. Ce sont des choses qui se passent ailleurs, mais ici, chez soi, c’est irréel. Les premiers jours je n’y crois pas. Et la seule chose qui me ramène à la réalité, se sont mes confrères journalistes. On se croise dans cette ville morte, on vit la même chose, ça rend l’évènement bien réel.
Il faut savoir que la presse d’aujourd’hui, surfe sur la tendance du sensationnalisme. Ces chaines d’information en continu qui cherchent à maintenir en haleine leur public. Les premiers coups de fil, on me commande de l’image choc, de l’image qui affolera les ventes. J’erre dans les rues mulhousiennes et je ne trouve rien de scandaleux, rien qui fera fureur. On me demande de mettre en scène. Pour ma part, c’est hors de question.
Voici ce que j’ai vu et ce que je voulais partager avec tous. Des moments difficiles comme des beaux moments. Une chronologie des faits en 10 photographies (qui pourrait être l’ébauche d’un scénario pour un film à suspense !)